Les Zones Humides
Définition :
Selon la loi sur l’eau du 3 janvier 1992, une zone humide est définie comme : « un terrain, exploité ou non, habituellement inondé ou gorgé d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ». Il s’agit d’une zone tampon, milieu de transition entre le milieu terrestre et le milieu aquatique, avec une grande richesse écologique pour la faune et la flore.
Des espaces indispensables mais menacés.
En France, ce sont près de la moitié des zones humides qui ont disparu au cours du 20ème siècle. Elles ont longtemps souffert d’une mauvaise et injustifiée réputation car souvent considérées comme des milieux insalubres et hostiles, difficilement cultivables. En France, 50% des espèces d’oiseaux dépendent des zones humides pour leur survie. Elles abritent 30% des espèces remarquables et menacées. Ce chiffre monte à 40% pour la Picardie (CBNBL).
Où sont les zones humides du Pays de Bray ?
Région naturelle, le Pays de Bray constitue une vaste dépression humide enserrée par deux côtes crayeuses qui, dans le département de l’Oise, marquent les limites avec le Plateau Picard au nord et le Plateau de Thelle au sud. Les zones humides sont principalement présentes dans les « fonds du Bray » ou « Bray humide ».
Les mares
Les prairies humides pâturées comportent des réseaux de mares et de fossés.
Une mare de prairie est une petite dépression (moins de 2000m²) qui accueille temporairement ou continuellement de l’eau stagnante. Elle est alimentée par les eaux de pluie ou par remontées de la nappe souterraine. Sa superficie est limitée et n’excède pas quelques dizaines de mètres carrés.
Sa faible profondeur (moins de 2m) permet une pénétration optimale des rayons du soleil et favorise le bon développement des plantes.
Elles sont engendrées par des pratiques agricoles traditionnelles. Elles ont souvent été creusées dans des secteurs riches en sources.
En Pays de Bray, un inventaire réalisé en 2011 a permis de dénombrer environ 258 mares prairiales (ce chiffre n’est pas exhaustif).
Les rivières et leurs rus (ruisseaux)
Les vallées et leur réseau hydrologique sur le territoire de la Communauté de Communes du Pays de Bray sont celles de l’Avelon, de l’Epte à l’Ouest et de la Troesne au Sud avec l’un de ses affluents, l’Aunette, dont la source est sur le territoire de cette dernière (commune de Labosse).
L’Avelon, est la rivière la plus importante sur le territoire. Elle a gardé un caractère assez naturel, coule du Nord-Ouest au Sud-Est pour se jeter dans le Thérain à Beauvais. Il est alimenté par des eaux de multiples sources et rus qui descendent des versants du Haut-Bray (au nord) et de la cuesta du Bray (au sud). Ceux-ci, sont de qualité salmonicole (zone à truite).
Ainsi dans ce site subsiste des prairies à Joncs à tépales aigus et Carvi verticillé (espèce exceptionnelle). Les espaces naturels répertoriés et protégés pour la Communauté de Communes du Pays de Bray
- En Jaune: Espaces Naturels – classés en Natura 2000 Humides et non Humides
- En Vert: Espaces Naturels – classés en ZNIEFF Humides et non Humides
- En Bleu: Cours d’eau & Zones Humides
Les bois humides, de St Germer de Fly, Villers sur Auchy, Cuigy en Bray et Blacourt.
Vers le sud-est de la dépression du Bray, les sables acides et les grès ferrugineux reposant sur des argiles expliquent la présence de boisements acidophiles. Le relief tourmenté particulièrement arrosé par les vents d’ouest est à l’origine du caractère atlantique et sub-montagnard de ces boisements.
Vers le bas de versants et plus généralement dans la grande dépression de la boutonnière du Bray se développent plutôt les bois de chêne pédonculé à Molinie, parfois à sphaignes, côtoyant souvent des aulnaies acides.
L’aulnaie acide à sphaignes et Osmonde royale (Espèce végétale protégée par la loi) compose des boisements, au caractère atlantique particulièrement marqué, assez singuliers pour le département de l’Oise et en Picardie. Il ne semble exister plus que deux exemples d’Aulnaie humides à Dorines, aux alentours d’Ons-en-Bray.
Les landes humides : site et sentier aménagés à Blacourt.
Les parcelles se composent essentiellement de boisements de Chênes pédonculés et de Bouleaux pubescents.
Il persiste (environ 1,5 ha), des secteurs ouverts : moliniaie, landes humides, prairies pâturées, cariçaie, ptéridiaie. Parmi ces derniers, il subsiste encore une petite surface lande humide à Bruyère quaternée, habitat d'intérêt très élevé pour la Picardie.
Ce site constitue une des rares zones encore préservées de landes de ce secteur de l'Oise. Depuis son abandon, les surfaces se boisent progressivement et les habitats et espèces patrimoniales disparaissent.
Les plus beaux exemples de landes humides connus sont situés près de Blacourt, Villers-sur-Auchy et Saint-Germer de Fly.
Prairies humides : site et sentier aménagés sur « Les Pâtures » à Villers sur Auchy et St Germer de Fly
Les Pâtures offrent de vastes surfaces de prairies humides ponctuées de landes et de jonçaies. Au regard de la diversité des habitats, le site présente des intérêts spécifiques floristiques (cinq espèces végétales protégées liées au sol acide, bryophytes) et faunistiques (présence de nombreux insectes, batraciens, oiseaux nicheurs) rares.
Cinq habitats exceptionnels sont présents sur le site : la lande atlantique à Ajonc nain et Bruyère à 4 angles, le Bas-marais à Carvi verticillé et Molinie, la lande tourbeuse à bruyères et à sphaignes, la prairie à Carvi verticillé et les pelouses acides à Nard raide et Jonc Squarreux.
Se trouve également, sur le site des Pâtures, la seule station connue en Picardie du Carvi verticillé et 7 autres taxons exceptionnels à très rares pour notre région : l'Ajonc nain, le Nard raide, la Scutellaire naine, le Gaillet des rochers, la Linaigrette à feuilles étroites, le Jonc rude et la Pédiculaire des bois.
Site et sentiers aménagés sur « Les Tourbières » à St Pierre ès Champs
Le site « Les tourbières » est intégré à la Réserve Naturelle Régionale (RNR) des Larris et Tourbières de Saint Pierre ès Champs.
Il est issu de l’exploitation de la tourbe, réalisé ici jusqu’en 1962. Il comprend 8 plans d’eau dont 5 inclus dans la RNR. Il s’agit principalement de sols hydromorphes sur alluvions. Il doit persister par endroits des horizons tourbeux qui ont donné le nom au site.
La zone humide du site « les tourbières » présente une population de triton crêté qui renforce son rôle comme habitat faunistique et l’importance de sa connexion avec la vallée de l’Epte.
Leur surface est comprise approximativement entre 3000 et 9000 m2. Trois plans d’eau sont aujourd’hui destinés à la pêche de loisir avec des empoissonnements en truite.